OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Offrez-vous un Owni http://owni.fr/2012/12/13/offrez-vous-un-owni/ http://owni.fr/2012/12/13/offrez-vous-un-owni/#comments Thu, 13 Dec 2012 14:25:39 +0000 Media Hacker http://owni.fr/?p=127245 Depuis lundi, Owni a baissé le rideau pour offrir à ses lecteurs un espace d’échanges autour de la situation financière et de l’avenir du média. Cet échange a lieu via Twitter (#ownioupas), au travers de vos mails sur demain@owni.fr (merci à tous, nous vous répondons personnellement et individuellement), ou encore grâce à votre participation au wiki que nous avons mis en place pour vous faire participer à nos réflexions.

Nous avons communiqué nos charges : 90 000 euros par mois. Parallèlement, au coeur des soutiens les plus forts et parmi ceux qui se sont impliqués jusqu’à présent dans notre réflexion, ceux — très nombreux — qui nous proposent de s’abonner durablement à Owni. Reste donc à mesurer l’ampleur de votre engagement afin de déterminer si la souscription est un modèle viable pour votre média indépendant.

Sur le format de l’hypothèse, quittons les sentiers abattus de la normalité : tout le monde n’a pas envie s’engager avec Owni de la même façon, ni forcément tous les mois avec la même intensité. Vous pourriez avoir envie de soutenir davantage Owni le mois prochain parce qu’un article, un dossier ou une application de datajournalisme vous a particulièrement plu. Vous pourriez avoir besoin de payer moins aussi, par nécessité ou par choix. Donc innovons : soyez libre de fixer chaque mois le prix de votre abonnement ; faisons du “Pay What You Want” (prix libre).

En imaginant donc que nous retenions ensemble l’idée du pay wall, c’est-à-dire de réserver le contenu d’Owni — ou une partie de celui-ci — à des lecteurs s’engageant à verser chaque mois une contribution fluctuant au gré de leur volonté ; si cet abonnement était mis en place, quelle somme seriez-vous prêt(e) à verser pour nous lire chaque jour ?


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Merci à tou(te)s !
— l’équipe Owni

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Vendredi c’est Graphism’ http://owni.fr/2012/03/23/vendredi-cest-graphism-culture-design/ http://owni.fr/2012/03/23/vendredi-cest-graphism-culture-design/#comments Fri, 23 Mar 2012 10:11:34 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=103168 "Vendredi c'est graphism", parce que, il faut bien le reconnaître, pour progresser dans l'existence il est préférable de s'adjoindre les services d'un guide, d'un gourou ou alors d'un machin rigolo qui chaque vendredi réfléchit joliment le monde. Affaire de caractère. ]]>

Hello les ptits loups !

Ça y est, nous sommes vendredi, le jour du poisson, du chiffre treize, de Robinson, ou encore “c’est demi!” comme le disait Desproges. Mais depuis deux ans, le vendredi, sur OWNI, c’est le jour du graphisme, du design, de la créativité. Au menu de notre revue semaine, l’explication de l’importance du financement de la culture par l’État, des objets tout blanc, un mini clip pour un grand livre, de la visualisation de données, une petite dose de Dieter Rams et de la visualisation de wireframe de sites internet. On terminera sur un WTF aux toutes petites mains ! :-)

Allez, on commence notre revue avec LA vidéo de cette semaine, simple, efficace, pour preuve, je l’ai regardée jusqu’au bout ! Grâce à ce court métrage, vous allez comprendre en 4 minutes pourquoi l’État français doit continuer de financer la culture avec un petit ou un grand C.

Résumé :

« Le journal Le Monde nous gratifie cette semaine d’une belle étude graphique sur les bienfaits économique de l’investissement culturel. Pour amener le débat dans cette période éléctorale, Le Monde nous démontre 3 grands principes économiques qui argumentent la valorisation de la Culture par le gouvernement. En sociologie, on considère la culture comme ce qui est commun à un groupe d’individus et comme ce qui le soude. Effectivement et sous bien des apsects, La culture est le Trésor d’une société. » [source]

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

“Brand Spirit” est un projet vraiment intéressant d’un point de vue conceptuel mais aussi d’un point de vue purement forme pour exercer son oeil. Chaque jour, et pendant 100 jours, Andrew Miller va peindre en blanc un objet de marque et enlever ainsi tout logo ou tout signe visuel apposé. L’objet est ainsi réduit à sa forme la plus pure, son esprit initial. À noter aussi que chaque objet coûte moins de 10 dollars et que notre ami Andrew prend toujours un objet qu’il possède ou quelque chose qu’une autre personne lui donne. Le résultat est calme, apaisant et pourtant, on reconnait presque toujours les objets, les marques.

source

Toujours cette semaine, j’ai eu la chance de découvrir cette fabuleuse version illustrée des aventures d’Alice au pays des merveilles. Illustré par la célèbre artiste japonaise Yayoi Kusama, ce livre sorti récemment chez Penguin Books au Royaume-Uni est présenté dans la vidéo ci-dessous. Une vidéo qui promeut un livre, c’est rare, mais une vidéo comme celle-ci, c’est une première ! À noter qu’un extrait du livre est disponible sur le site de Penguin Books !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

On continue notre vendredi avec ce travail graphique qui explore la relation entre les mots et les années. Dessinée par Toril Johannessen, cette série d’images sérigraphiées en grand format met en lumière les liens entre l’apparition et la fréquence de certains mots dans un contexte temporel. Une série de graphiques qui sont basés sur des publications de recherche de revues universitaires. Vous l’aurez donc compris, Toril Johannessen n’a pas choisi ses mots au hasard et les relations entre « logique & amour », « espoir & réalité » ou encore « chance & destin », sont d’autant plus belles qu’elles sont présentées dans le temps, et donc, dans l’esprit d’une société, d’une époque. Voilà le résultat :

years Du graphisme pour représenter la crise, lamour, la logique, la chance ou encore les miracles !

source

Cette interview, pas toute nouvelle mais toujours actuelle, est ressortie récemment pour son aspect éducatif sur le design. Dieter Rams, né le 20 mai 1932 à Wiesbaden, est un designer industriel allemand contemporain, étroitement associé aux produits de la société Braun et aussi à son appartenance à l’école fonctionnaliste du design industriel. Un immense designer donc, qui aura inspiré très largement Jonathan Ive, le designer d’Apple.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Merci Tom

Toujours cette semaine, je souhaitais vous présenter Wirify, un outil pour designers, développeurs ou bidouilleurs. Cet outil pratique, simple et gratuit va vous permettre de prendre un peu de du recul pour voir les sites web différemment et vous concentrer ainsi sur la structure des pages. Wirify cache donc le contenu et représente ainsi le site web sous forme de wireframe, comprenez, de petits blocs gris !

wiri1 Transformez tous les sites internet en wireframes avec Wirify !

source

Et le WTF de cette semaine est plutôt étrange! Intitulé “One Tiny Hand” (“une petite main“) ce site internet (un tumblr) a été créé par Zach Vitale, un jeune homme qui s’applique à manipuler sur Photoshop des photos de stars pour les doter d’une… toute petite main ! Aucune critique sur un quelconque handicap, le travail de Zach est là pour questionner, pour attirer l’oeil sur un “détail” de la photo, et pour regarder différemment ces “stars” que nous pensions connaître. Mais… pourquoi ces petites mains !?

source

Et voilà, Vendredi c’est Graphism c’est déjà terminé, j’aurais également pu vous parler de cet atlas de la microédition, de l’exposition du sculpteur catalan Jaume Plensa, ou encore de l’exposition « OBEY PROPAGANDA » avec Shepard Fairey, mais non non non, je voulais tout simplement vous laisser avec le travail graphique doux et délicat de Tien-Min Liao, une belle réponse au WTF de cette semaine en quelque sorte :)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Bon week-end ;-)

Geoffrey

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Fuites d’argent contre WikiLeaks http://owni.fr/2012/02/27/fuites-dargent-contre-wikileaks/ http://owni.fr/2012/02/27/fuites-dargent-contre-wikileaks/#comments Mon, 27 Feb 2012 02:33:08 +0000 Guillaume Dasquié http://owni.fr/?p=99808

Un constat. Les chasseurs de vérités (au pluriel parce que la vérité est plurielle) terminent rarement leur parcours fortune faite. L’argent qu’on leur confie reste un moyen pour s’engager dans les chemins qu’ils empruntent. Rien qui ne représente un but. Juste une ressource, parmi d’autres, pour mener à bien leur quête au jour le jour.

C’est leur fragilité essentielle, systémique. Car les institutions qu’ils combattent perçoivent ce vecteur financier comme l’instrument permettant de les ralentir, de les embarrasser au moins, fût-ce en les contraignant, épisodiquement, à parler autant de leurs difficultés matérielles que des vérités mises à jour. WikiLeaks n’échappe pas à la règle.

Internet massivement surveillé

Internet massivement surveillé

En partenariat avec WikiLeaks, OWNI révèle l'existence d'un nouveau marché des interceptions massives, permettant ...

C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de soutenir la campagne appelant à effectuer des dons à son profit. Ces dernières années, grâce à ces soutiens, WikiLeaks a déjà apporté une contribution décisive aux relations longtemps déséquilibrées entre les citoyens et les États sur les questions d’intérêt général – sur la guerre en Irak, la guerre en Afghanistan, sur l’impact de la diplomatie américaine sur les affaires du monde, ou encore sur les technologies de surveillance massive des communications.

Autant de sujets majeurs dont la remise à plat a conduit de puissants intérêts à tout entreprendre pour faire taire l’organisation et la décrédibiliser. Ainsi, depuis le mois de décembre 2010, les fonds destinés à faire fonctionner WikiLeaks ont été bloqués à l’initiative d’établissements financiers de nationalité américaine qui par ailleurs assurent une large partie des transactions financières à travers le monde.

Soit les entreprises Visa, Mastercard, PayPal, Western Union et Bank of America. Lesquelles ont délibérément bloqué l’argent de WikiLeaks transitant par leur système, sans qu’aucune décision de justice ne le leur permette, au plan du droit.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Débats

Reconnaître ces réalités, reconnaître l’apport de WikiLeaks dans la vie de la cité, et la soutenir même modestement, n’implique pas d’évacuer tous les débats sur son fonctionnement et sa gestion, sur les trajectoires de ses membres ou sur les relations qu’elle noue à travers le monde.

C’est seulement admettre l’utilité d’une telle organisation non-gouvernementale au sortir d’une longue période où une partie de la presse se cantonnait à défendre un parti pris politique et moral ou à défendre le parti pris de ses annonceurs ; plutôt que d’amener le monde à se regarder dans un miroir, sans opinion à imposer.

Dans une société de l’information devenue une société de com’, où s’exprime plus que jamais la nécessité d’ouvrir des données dans leur globalité, WikiLeaks a permis de penser que ce projet d’open data pourrait au moins partiellement s’étendre aux sujets d’ordinaire couverts par la raison d’État. Pour que des intérêts partisans peu compatibles avec l’intérêt général cessent de se dissimuler derrière cette raison-là.


Illustration par Loguy pour Owni /-)

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Dévoiler l’argent des syndicats http://owni.fr/2011/12/21/devoiler-largent-des-syndicats/ http://owni.fr/2011/12/21/devoiler-largent-des-syndicats/#comments Wed, 21 Dec 2011 12:56:12 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=91110 Si toutes les auditions de la Commission d’enquête sur les mécanismes du financement des organisations syndicales sont du même acabit que celle obtenue par OWNI, on comprend que le rapport final de l’Assemblée nationale ait été réduit au secret. Dans un courrier du 14 décembre dernier signé de Bernard Accoyer, le président de l’Assemblée nationale a répondu à Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, qui demandait la publication du rapport : un secret absolu sera maintenu pendant vingt-cinq ans sur ce document et tous les éléments afférents, notamment les auditions et les pièces comptables recueillies.

Le 30 novembre dernier, cette commission composée de huit parlementaires et présidée par le député UMP Richard Mallié mettait fin à ses travaux en renonçant à publier son rapport d’enquête de près de 248 pages. Officiellement, lors des délibérations à huis clos, les députés s’étaient opposés entre eux sur les propositions formulées à la fin du document. Aucun autre motif n’expliquerait sa mise au secret.

Cependant, l’audition que nous avons recueillie et que nous publions en intégralité (au bas de cet article) montre, a minima, que les témoignages reçus par les parlementaires étaient de nature à provoquer quelques remous. Il s’agit en l’occurrence d’Hédy Sellami, un ancien journaliste de La Vie ouvrière, le plus que centenaire magazine de la CGT à destination des syndiqués.

Entendu le 3 novembre 2011 au matin, l’ancien salarié porte de graves accusations contre son ancien employeur et la CGT en général. Embauché en 1992 et licencié en 2001 pour raisons économiques, il dénonce une véritable “mafia” en rapportant de multiples anecdotes financières susceptibles à elles seules, et si elles étaient confirmées, de donner lieu à des poursuites pénales.

Contacté par nos soins dans le cadre de cet article, la CGT, en la personne de Michel Doneddu, secrétaire confédéral, n’a pas souhaité répondre à nos questions au motif qu’elle voulait prendre connaissance de l’intégralité de ce témoignage avant de réagir. Il qualifie cette situation d’information asymétrique “de scandaleuse, antidémocratique et liberticide”. Ajoutant : “on ne sait pas s’il s’agit de faux.”

Hédy Sellami y parle d’abord et surtout des emplois fictifs doublés de versements d’argent en liquide. Selon ses explications, il se serait agi de personnes employées à ne pas faire grand chose :

Les emplois fictifs étaient pléthores. Le seul service juridique où j’étais affecté, comptait deux bénéficiaires de tels emplois : deux personnes détachées de la sécurité sociale, dont une femme qui continuait à percevoir son salaire d’origine, assorti d’une enveloppe que lui donnait La Vie ouvrière, pour un travail théorique, en réalité inaccompli. Mieux : un jour, elle a décidé de s’installer, avec son compagnon – qui était rémunéré dans les mêmes conditions – dans le [il cite une région française, NDLR]. Femme au foyer, elle n’en a pas moins continué de percevoir le même salaire de la sécurité sociale et la même enveloppe de La Vie ouvrière, qu’elle venait chercher tous les mois.

Concernant en outre le montant des enveloppes d’argent liquide données mensuellement à ces deux personnes, Hédy Sellami avance le chiffre de 3 000 francs (458 euros) et 5 000 francs (763 euros). Au total, estime-t-il :

En plus des 80 salariés déclarés, au moins 50 employés – soit plus de 50% des salariés déclarés – touchaient une enveloppe et bénéficiaient d’avantage divers, tels qu’une voiture de fonction.

Plus loin, devant les députés, le script de son audition indique qu’il dénonce un mélange des genres dans les affaires immobilières entourant le fonctionnement du magazine :

J’ai apporté, pour le mettre à votre disposition, le compte-rendu d’une réunion du comité d’entreprise de La Vie ouvrière. On y lit que le magazine payait un loyer annuel d’un demi-milliard d’anciens francs (763 000 euros NDLR) [...] et que le déménagement dans ses nouveaux locaux lui a été facturé 200 millions d’anciens francs, un montant délirant. J’ignore d’où provenait l’argent nécessaire pour payer tout cela – les ventes périclitant, certainement pas du produit des publications.

Quant aux ressources du syndicat, l’ancien salarié se fait plus critique. Selon lui, les seules adhésions ne peuvent pas assurer les revenus affichés :

Les chiffres sont considérablement gonflés et bon nombre de prétendus syndiqués ont leur carte sans cotiser. [...] En d’autres termes, les syndicats – en tout cas la CGT – ne peuvent gagner de l’argent grâce aux cotisations (…) Pour la CGT, La Vie ouvrière est l’une des plaques tournantes de blanchiment de fonds par le biais de prestations fictives surfacturées.

Et pour qu’un tel système soit en place, l’implication des sphères dirigeantes est indispensable :

M. Bernard Thibault nous prend pour des demeurés quand il explique que point n’est besoin de commission d’enquête parlementaire sur les mécanismes de financement des organisations syndicales. [...] Lorsque, à La Vie ouvrière je m’indignais des emplois fictifs des personnes détachées de la sécurité sociale, on me répondait : “mais l’exemple vient d’en haut !’”

Il évoque aussi des pressions pour décourager les salariés de s’exprimer :

Hédy Sellami : Les licenciements de 2000 – 2001 ont constitué un moyen de pression pour empêcher les gens de parler.

Le rapporteur : qui profère les menaces ?

HS : Les dirigeants et toute une série de subordonnées – il faudrait dire de laquais – qui dépendent de la CGT pour leur travail ou leur emploi fictif et secondent la direction.

Interrogé sur l’organisation des supposés détournement d’argent, Hédy Sellami est resté vague :

La Vie ouvrière avait des comptes ‘pour la galerie’ recensant les rémunérations versées aux 80 salariés officiels, mais il y avait aussi des circuits financiers occultes, sur lesquels je n’ai pas d’éléments. (…) Le produit des ventes des publications ne pouvait expliquer les dépenses faramineuses de La Vie ouvrière ; un circuit de financement occulte était donc certainement en place. On a évoqué devant moi l’hypothèse de détournements de fonds de la formation professionnelle, mais je n’en sais rien (…) J’ignore comment la CGT se débrouille pour acheter ainsi des quantités de véhicules qui n’apparaissent pas dans la comptabilité officielle.

De même, sur les plaintes qu’il a déposées au parquet de Bobigny, “au moins deux” ont, selon lui, “disparu, comme par enchantement”. Hédy Sellami explique aussi qu’une enquête préliminaire a été menée et que l’officier de police judiciaire lui aurait dit : “on se paye [votre tête] et aucune procédure ne visera finalement la CGT.” Les plaintes ont été classées sans suite.

Interrogé par les parlementaires sur le dépôt éventuel de plaintes pour dénonciation calomnieuse contre lui, Hédy Sellami a répondu :

Non. [...] J’ai rédigé deux mémoires : l’un pour les prud’hommes, l’autre dans le cadre de mon dépôt de plainte [il gagné aux prud'hommes, mais en appel, sur la procédure entourant son licenciement économique, NDLR]. J’y raconte en détails ce que j’ai vu, joignant des photocopies de pièces. La CGT est en possession de l’un de ses mémoires depuis au moins sept ans ; elle n’a jamais porté plainte contre moi pour diffamation ou dénonciation calomnieuse. Au conseil des prud’hommes, l’avocat de La Vie ouvrière s’était présenté avec un ancien dirigeant de la revue et d’autres témoins, afin de m’intimider. Devant eux, j’ai évoqué les enveloppes et porté des accusations ; la CGT n’a rien fait.

Délégation syndicale, utilisation de l’argent de la formation, opacité financière, on retrouve dans son témoignage quelques-uns des grands serpents de mer du financement des syndicats. Selon Jean-Luc Touly, ancien militant CGT, co-auteur de L’argent noir des syndicats, et également auditionné, le témoignage de Hédy Sellami ne l’étonne pas :

Sur le fond, c’est assez véridique. Derrière de possibles exagérations dues à la colère et à l’esprit de revanche, ces propos illustraient la façon dont la paix sociale s’achète en France. Il se montre toutefois plus prudent dans les termes, préférant parler de détournements de fonds plutôt que d’abus de bien sociaux. Le système aurait connu un développement exponentiel à partir de la fin des années 90, pour devenir très net dans les années 2000.

Contacté, Hédy Sellami a indiqué avoir envoyé un courrier, ces derniers jours, à Richard Mallié, le président de la commission, et Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale, demandant à ce que le rapport soit rendu public, ainsi que son audition.


Pour contacter l’auteur de cet article, de façon anonyme, et en toute confidentialité, vous pouvez aussi passer par privacybox.de (n’oubliez pas de laisser une adresse email valide -mais anonyme-).

Photos via Flickr sous licences Creative Commons : Mike Chen et Images_of_money

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Le Front de gauche à la page recette http://owni.fr/2011/11/16/le-front-de-gauche-a-la-page-recette/ http://owni.fr/2011/11/16/le-front-de-gauche-a-la-page-recette/#comments Wed, 16 Nov 2011 07:22:23 +0000 Sylvain Lapoix http://owni.fr/?p=87116 Avec plus de 200 000 exemplaires distribués depuis sa sortie le 17 septembre, le programme du Front de Gauche a rapporté moins de 30 000 euros au budget de campagne de Jean-Luc Mélenchon mais permis une diffusion inespérée du texte pour un coût nul.

50 000 euros d’économie

« 200 000 exemplaires, c’est un petit prix littéraire, un Renaudeau ou un Médicis, s’amuse François Delapierre, directeur de la campagne. Pour faire un Goncourt, il faudra atteindre le demi-million. » A titre de comparaison, l’éditeur du livre de François Hollande, Privat, n’a écoulé que 10 000 exemplaires depuis le 25 août.

A la différence du candidat socialiste qui aurait (selon son éditeur) renoncé à ses droits, Jean-Luc Mélenchon a obtenu 6% sur les ventes de son opus collectif pour le budget de campagne. Soit, à ce jour, une maigre contribution de 24 000 euros au budget de campagne. A terme, l’équipe espère écouler autour de 350 000 exemplaires, sans compter un projet d’édition en BD du programme prévue pour janvier. Même si, pour le directeur de campagne du Front de Gauche, l’objectif a déjà été atteint :

Nous pensons gagner au maximum 50 000 euros avec ce livre ce qui est une paille, l’équivalent de la collecte sur un petit meeting. L’important n’est pas que ça nous rapporte de l’argent, l’important est que ça nous a permis d’économiser la diffusion d’un tract quadrichromie à plusieurs millions d’exemplaires, ce qui nous aurait coûté à peu près autant. Sans compter que nous n’aurions jamais pu atteindre autant de personnes avec un programme de 16 pages envoyé par la poste.

Au départ, le livre avait pour destination le colis de « matériel de rentrée » de la Fête de l’Humanité, ne promettant qu’une diffusion « par capilarité », de proche en proche, au sein des milieux sympathisants. Avec Librio pour éditeur (collection de J’ai Lu, du groupe Gallimard) et un prix de 2 euros, le programme a gagné les rayons de Fnac (où il s’aligne dans le top 10 des ventes) et même des supermarchés.

« Au début, certaines grandes surfaces refusaient de mettre le programme en rayon », glisse François Delapierre. Contacté par OWNI, l’éditeur n’a pas donné suite à nos questions. Depuis sa sortie, le bouquin a connu deux retirages pour la mise en place en librairie et quatre pour les ventes militantes.

Pour l’éditeur aussi, l’opération est une réussite : dans ses livres de rentrée, Gallimard classe le texte collectif du Front de Gauche aux côtés du livre sur la Démondialisation d’Arnaud Montebourg. Le dernier succès d’édition d’un programme politique en librairie, de mémoire de permanent du siège du parti aux Lilas, « c’était le programme commun du PC et du PS en 1972 ».


Illustrations et photos par Micn2Sugar [cc-by-nd]
Captures d’écrans, couvertures des livres, Le programme du front de gauche édité chez Librio et Le programme commun du parti communiste et socialiste

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Les chercheurs doivent-ils boycotter Elsevier? http://owni.fr/2010/11/09/les-chercheurs-doivent-ils-boycotter-elsevier/ http://owni.fr/2010/11/09/les-chercheurs-doivent-ils-boycotter-elsevier/#comments Tue, 09 Nov 2010 12:30:15 +0000 Roud http://owni.fr/?p=35056 Titre original : Faut-il boycotter Elsevier ?

On a déjà longuement discuté des problèmes liés aux revues scientifiques et des possibilités offertes par l’accès libre. Mais certaines pratiques  récentes du grand éditeur Elsevier posent vraiment la question aujourd’hui d’un boycott pur et simple.

Elsevier est un acteur quasi-incontournable de l’édition scientifique, publiant 250 000 articles par an dans plus de 2000 journaux (si j’en crois Wikipedia). Poids lourd de l’édition scientifique, sa responsabilité est grande, tant à l’égard de la Science – Elsevier édite par exemple les Compte Rendus de l’Académie des Sciences de notre beau pays- que des scientifiques qui, rappelons-le, travaillent  quasiment gratuitement pour les éditeurs scientifiques du fait du système de revue par les pairs.

Des pratiques douteuses

Cependant, force est de constater que l’attitude d’Elsevier pose des problèmes de façon récurrente. Pour ne citer que trois affaires parmi les plus récentes :

Une stratégie de packages inacceptable

On le voit, Elsevier est donc régulièrement pris les mains dans le pot à confitures. Mais c’est paradoxalement des pratiques tout ce qu’il y a de plus légales et d’éthiques qui posent problème aujourd’hui  à mon sens. Car des événements récents prouvent aujourd’hui qu’Elsevier considère les chercheurs, qui sont à la fois ses clients, ses serviteurs et ses vaches à lait, pour des imbéciles.

Elsevier se livre d’abord de plus en plus à des pratiques plus proches du vendeur de chaînes câblées que de l’éditeur scientifique. Un exemple parmi d’autres : Elsevier vend des “packages” d’abonnements de revues aux universités et se livre actuellement à un saucissonnage tout à fait inacceptable :  il sépare actuellement les revues récentes et trendy du package basique, pour  les inclure dans d’autres packages incluant d’autres revues plus que mineures.

Du coup, l’université voulant se mettre à la page devra acheter quasiment tous les packages pour avoir accès à la totalité des bonnes revues. Et, en période de vaches maigres, certaines universités refusent désormais purement et simplement; sans être dans le secret des Dieux, j’imagine que quelque chose de similaire s’est passé récemment dans le cas de Paris VI qui a résilié il y a quelques jours son contrat avec Elsevier.

Une position  cynique sur le financement de la recherche publique

L’autre événement qui a de quoi faire sortir le scientifique lambda de ses gonds, c’est une tribune dans le Telegraph.  Oh, rien d’inhabituel en ces temps de propagande obsédés par la dette publique, un discours classique de coupe dans les dépenses, soutenant le plan d’une terreur British appelée George Osborne. Sauf que le plan en question prévoit des coupes drastiques dans le secteur éducatif, et spécifiquement universitaire : - 40 % de dépenses dans ce domaine ! Et cette tribune d’entrepreneurs, soutenant ces coupes, est signée …  par Anthony Habgood, le Chairman de Reed Elsevier. Peut-on faire plus imbécile et plus cynique qu’un “entrepreneur” dont le business model repose sur l’expertise et le  travail bénévole de personnes dont l’activité est financée en grande partie sur des fonds publics et qui soutient en parallèle une coupe drastique de ces mêmes dépenses publiques ?

Elsevier, du fait de son poids énorme, se comporte en monopole, se permet de donner des leçons de rigueur à l’État britannique d’un côté tout en pressurisant le secteur universitaire de l’autre. Il se trouve que nous, chercheurs, avons aussi le pouvoir de donner une leçon d’économie à Elsevier. Tout quasi-monopole non naturel étant néfaste pour l’économie, nous rendrions probablement service à la société en général en refusant désormais de travailler avec Elsevier, en refusant de référer les papiers soumis à une revue du groupe Elsevier, en refusant d’y envoyer nos papiers, ce qui in fine, devrait forcer Elsevier à mettre la clé sous la porte (d’une façon ou d’une autre).

En ce qui me concerne, je suis assez choqué par tout cela et désormais, je ferai mon possible pour m’abstenir de référer des papiers pour Elsevier, et je n’y enverrai plus mes papiers. Je privilégierai en priorité les journaux en accès libre et les journaux de sociétés savantes (comme Science ou Physical Review).

>> Photo FlickR CC : Campaign Against Arms Trade, martineno

>> Article initialement publié sur Matières vivantes

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Elsevier, un éditeur scientifique à boycotter ? http://owni.fr/2010/11/02/elsevier-un-editeur-scientifique-a-boycotter/ http://owni.fr/2010/11/02/elsevier-un-editeur-scientifique-a-boycotter/#comments Tue, 02 Nov 2010 16:03:51 +0000 Roud http://owni.fr/?p=33207 Titre original : Faut-il boycotter Elsevier ?

On a déjà longuement discuté des problèmes liés aux revues scientifiques et des possibilités offertes par l’accès libre. Mais certaines pratiques  récentes du grand éditeur Elsevier posent vraiment la question aujourd’hui d’un boycott pur et simple.

Elsevier est un acteur quasi-incontournable de l’édition scientifique, publiant 250 000 articles par an dans plus de 2000 journaux (si j’en crois Wikipedia). Poids lourd de l’édition scientifique, sa responsabilité est grande, tant à l’égard de la Science – Elsevier édite par exemple les Compte Rendus de l’Académie des Sciences de notre beau pays- que des scientifiques qui, rappelons-le, travaillent  quasiment gratuitement pour les éditeurs scientifiques du fait du système de revue par les pairs.

Des pratiques douteuses

Cependant, force est de constater que l’ attitude d’Elsevier pose des problèmes de façon récurrente. Pour ne citer que trois affaires parmi les plus récentes :

Une stratégie de packages inacceptable

On le voit, Elsevier est donc régulièrement pris les mains dans le pot à confitures. Mais c’est paradoxalement des pratiques tout ce qu’il y a de plus légales et d’éthiques qui posent problème aujourd’hui  à mon sens. Car des événements récents prouvent aujourd’hui qu’Elsevier considère les chercheurs, qui sont à la fois ses clients, ses serviteurs et ses vaches à lait, pour des imbéciles.

Elsevier se livre d’abord de plus en plus à des pratiques plus proches du vendeur de chaînes câblées que de l’éditeur scientifique. Un exemple parmi d’autres : Elsevier vend des “packages” d’abonnements de revues aux universités et se livre actuellement à un saucissonnage tout à fait inacceptable :  il sépare actuellement les revues récentes et trendy du package basique, pour  les inclure dans d’autres packages incluant d’autres revues plus que mineures.

Du coup, l’université voulant se mettre à la page devra acheter quasiment tous les packages pour avoir accès à la totalité des bonnes revues. Et, en période de vaches maigres, certaines universités refusent désormais purement et simplement; sans être dans le secret des Dieux, j’imagine que quelque chose de similaire s’est passé récemment dans le cas de Paris VI qui a résilié il y a quelques jours son contrat avec Elsevier.

Une position  cynique sur le financement de la recherche publique

L’autre événement qui a de quoi faire sortir le scientifique lambda de ses gonds, c’est une tribune dans le Telegraph.  Oh, rien d’inhabituel en ces temps de propagande obsédés par la dette publique, un discours classique de coupe dans les dépenses, soutenant le plan d’une terreur British appelée George Osborne. Sauf que le plan en question prévoit des coupes drastiques dans le secteur éducatif, et spécifiquement universitaire : - 40 % de dépenses dans ce domaine ! Et cette tribune d’entrepreneurs, soutenant ces coupes, est signée …  par Anthony Habgood, le Chairman de Reed Elsevier. Peut-on faire plus imbécile et plus cynique qu’un “entrepreneur” dont le business model repose sur l’expertise et le  travail bénévole de personnes dont l’activité est financée en grande partie sur des fonds publics et qui soutient en parallèle une coupe drastique de ces mêmes dépenses publiques ?

Elsevier, du fait de son poids énorme, se comporte en monopole, se permet de donner des leçons de rigueur à l’État britannique d’un côté tout en pressurisant le secteur universitaire de l’autre. Il se trouve que nous, chercheurs, avons aussi le pouvoir de donner une leçon d’économie à Elsevier. Tout quasi-monopole non naturel étant néfaste pour l’économie, nous rendrions probablement service à la société en général en refusant désormais de travailler avec Elsevier, en refusant de référer les papiers soumis à une revue du groupe Elsevier, en refusant d’y envoyer nos papiers, ce qui in fine, devrait forcer Elsevier à mettre la clé sous la porte (d’une façon ou d’une autre).

En ce qui me concerne, je suis assez choqué par tout cela et désormais, je ferai mon possible pour m’abstenir de référer des papiers pour Elsevier, et je n’y enverrai plus mes papiers. Je privilégierai en priorité les journaux en accès libre et les journaux de sociétés savantes (comme Science ou Physical Review).

>> Photo FlickR CC : Campaign Against Arms Trade, martineno

>> Article initialement publié sur Matières vivantes

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Retraites: le dossier intégral d’OWNI http://owni.fr/2010/10/11/retraites-le-dossier-integral-downi/ http://owni.fr/2010/10/11/retraites-le-dossier-integral-downi/#comments Mon, 11 Oct 2010 19:22:30 +0000 Admin http://owni.fr/?p=31157 Depuis le 7 septembre (ou #7sept), OWNI vous a proposé lors de chaque mobilisation plusieurs articles d’analyse, de grands moments de liveblogging, des infographies, des cartes interactives et autres interviews et entretiens. A l’occasion d’une nouvelle journée de grève, cette fois reconductible, retour sur ces différentes  journées..

La carte des manifs et des blocages

En partenariat Mediapart, nous vous proposons une carte des manifestations et blocages qui commencent demain.

Face à l’inflexibilité du gouvernement sur la réforme des retraites, le mouvement se radicalise. Pour suivre cette journée et ses suites, OWNI vous propose une série d’interviews et une carte pour signaler là où la France se bloque.

Retraites: la carte dynamique des blocages

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Sommaire des épisodes précédents

Un article et une infographie pour comprendre la pénibilité

Selon le taux d’IP (incapacité permanente partielle), dans quels cas les travailleurs pourront-ils prétendre à une retraite anticipée si la réforme du gouvernement passe ? Visualisation d’exemples à l’appui, OWNI essaye de clarifier ce sujet complexe.

Retraite: accident du travail, maladie professionnelle, quel droit?

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Un aperçu de l’état des mobilisations dans les pays de l’Union européenne

Le système suédois est montré par beaucoup comme l’exemple à suivre en matière de retraites. Pas si sûr, car même les modèles les plus reluisants ont leurs vices cachés.

Système de retraites suédois: au Nord, rien de nouveau

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Interview et entretiens

Au lendemain du mouvement massif du 23 septembre contre la réforme des retraites, nous avons interrogé le philosophe Alain Touraine, spécialiste des mouvements sociaux. Voici sa réflexion sur le possible réveil de l’action politique que marque selon lui ce mouvement.

Entretien avec Alain Touraine: “Une lumière qui s’allume dans la nuit sociale”

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Chercheurs, politiques, militants d’ici et d’ailleurs… OWNI réfléchit aux enjeux profonds de cette réforme : la retraite en Europe, le régime dans 50 ans, le court-termisme politique, la solidarité…

Cinq Interviews: Europe des retraites, panique, court-termisme et force de la jeunesse

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En mai dernier, trois syndicalistes et la présidente de la CNAV analysaient sur Politis les propositions du gouvernement et proposaient d’autres pistes pour réformer le système des retraites. Un article qui permet d’entrer en profondeur dans notre dossier.

D’autres choix possibles pour financer les retraites

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Résumé des propositions alternatives à la réforme du gouvernement

“Prendre de la hauteur”, “faire un pas de côté”… autant d’expressions faciles. L’exercice, lui, est plus difficile. Quelles contre-propositions? Quelles conséquences? Prenons en le temps: voici un espace dédié.

Retraites: Le temps des propositions

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Quand l’âge de la retraite s’éloigne de plus en plus, quand la fatigue s’abat sur les travailleurs, provoquant la révolte, quelle solution existe-t-il d’autre que de réintroduire la religion ? Bienvenue en 2050 /-)

Le Grand Voyagisme

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Paris a vu 3000 manifestations en 2009, contre 1500 en 2006. Pourquoi une telle augmentation? On aimerait avoir la réponse, mais la police a refusé de nous en dire plus. En attendant, les hypothèses restent ouvertes.

Le nombre de manifestations en hausse de 100% depuis 2007

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Livebloggings de trois journées de mobilisation

La journée de mobilisation du 7 septembre s’est avant tout passée dans la rue, mais ses échos ont retenti sur les réseaux sociaux. L’occasion pour l’équipe d’OWNI de vous proposer cette couverture de l’évènement.

#7sept: Manifestez-vous!

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Pour la manifestation du 23 septembre, OWNI reprend ses pancartes : liveblogging, décryptage, carte des manifs… Suivez la journée de défense des retraites et participez-y avec le tag #23sept ou en fabriquant vos propres slogans graphiques !

#23sept: Manifestez-vous!

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.En carte des blocages, en liveblogging et en recherche de slogan, OWNI décrypte le #19oct avec l’aide des internautes. Notre objectif : faire parler la rue pour savoir ce qu’elle essaie de nous dire.

Mouvement social : un #19oct livebloggé, cartographié et scandé !

Deux cartes des manifestations

Aidez l’équipe d’OWNI à réunir sur une carte tous les chiffres (selon la police comme selon les syndicats…) de toutes les manifestations qui ont eu lieu ce mardi 7 septembre contre le projet de réforme des retraites.

[application] Manifestations: la carte des chiffres

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Créons ensemble la carte de toutes les manifestations qui ont lieu ce jeudi 23 septembre contre le projet de réforme des retraites. Grâce à votre aide et l’utilisation du hashtag #23sept

[application] #23sept: la carte des chiffres

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Pourquoi un tel écart entre les chiffres de la police et ceux des syndicats ?

Et n’oubliez pas de vous afficher!

Pour cette manifestation contre la réforme des retraites du 2 octobre, OWNI relance son concours d’art militant : les affiches envoyées à concours@OWNI.fr les plus plébiscitées seront mises en valeur sur notre site.

[concours d'affiches] Manif du #2oct: affichez-vous!

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Le partage est légitime http://owni.fr/2010/09/27/le-partage-est-legitime/ http://owni.fr/2010/09/27/le-partage-est-legitime/#comments Mon, 27 Sep 2010 15:01:15 +0000 Philippe Aigrain http://owni.fr/?p=29613 Le partage de fichiers représentant des œuvres couvertes par le droit d’auteur entre individus sans but de profit a été rendu illégal au cours des 30 dernières années dans la plupart des pays1 et dans la plupart des cas. Cela ne m’empêche d’affirmer haut et fort que l’acte de prendre une œuvre numérique qu’on a acquis2 et de la copier, la rendre accessible à d’autres ou leur envoyer est non seulement légitime, mais une contribution essentielle à l’établissement d’une culture commune.

Je propose de défendre cette position en suivant les points suivants: montrer l’utilité du partage (délimité comme ci-dessus) et sa légitimité même sans autorisation des auteurs, montrer que lorsqu’on l’interdit, les pratiques culturelles appauvrissantes chassent les pratiques enrichissantes, et finalement affirmer que la prohibition du partage sera un jour vue comme un étonnant obscurantisme.

Le partage bénéficie toujours à l’auteur

Le partage est utile et légitime même lorsqu’il concerne des œuvres dont on n’est pas l’auteur. Pendant des siècles, chacun fut libre de transmettre à d’autres des œuvres comme les livres ou les disques selon son bon vouloir. Cela fut codifié par deux mécanismes distincts : la doctrine de l’épuisement des droits par la première vente et la reconnaissance que les actes dans la sphère privée ne regardent en rien les détenteurs de droits3. Il était accepté qu’un telle transmission des œuvres était à la racine d’une culture partagée, et au bout du compte bénéficiait aux auteurs et autres contributeurs.

Avec le développement de l’informatique, de la numérisation et d’Internet, l’échelle et la portée du partage furent considérablement étendus. Son utilité n’en souffrit nullement. De fait, le partage se trouva doté d’une nouvelle fonction: contrebalancer à un certain degré la capacité des médias centralisés à concentrer l’attention du public sur un tout petit nombre d’œuvres pour maximiser le profit tiré de chaque titre. Dans l’ère de l’information, si le partage à grande échelle ne fournissait pas un canal alternatif de distribution, l’accès effectif à la culture serait sérieusement appauvri.

Depuis 2006, il m’a été possible de démontrer un effet positif important du partage de fichiers sur la diversité d’attention aux œuvres, d’abord dans le cas du partage volontaire4, et plus récemment pour le partage pair à pair eDonkey/eMule5.

Financer la production des œuvres autrement

Récompenser et financer la production des œuvres est utile en soi, et non à titre de compensation. L’informatique et Internet portent un développement explosif de la créativité, de l’expression publique et de l’échange d’information. Le nombre de personnes qui s’impliquent dans ces activités, et parmi elles, de celles qui souhaitent investir plus de temps et d’énergie pour des productions plus élaborées est en croissance constante. Réussir à fournir à autant de personnes les moyens de mieux contribuer aux communs culturels est un défi majeur, que ces moyens consistent en récompenses pour des œuvres déjà produites ou en soutien à la production de nouvelles œuvres.

Comme la valeur ajoutée du numérique ne se matérialise qu’en l’absence de coûts de transaction dans le chemin de l’accès et de l’usage, de nouveaux modèles de mutualisation de ressources seront nécessaires, au-delà des soutiens publics et des marchés qui continueront à jouer un rôle important. Cette mutualisation existe déjà en partie, utilisant des mécanismes volontaires, bottom-up comme Kickstarter et Flattr, par exemple.

Beaucoup pensent néanmoins (et j’en suis) qu’il sera nécessaire de mettre en place des mécanismes de contribution obligatoire de tous pour collecter et distribuer les ressources adaptées à l’échelle immense des activités informationnelles. Quels que soient les modèles qui seront mis en place, une chose est sûre, leur pertinence n’a rien à voir avec la compensation des souffrances supposées de certaines industries6.

D’abord, parce que considérés macroscopiquement, ces secteurs économiques vont on ne peut mieux7. Ensuite, parce que ce qui ne va authentiquement pas bien dans chacun de ces secteurs, à savoir la concentration de l’attention du public et des revenus sur un petit nombre d’artistes et de détenteurs de leurs droits, sera en partie corrigé par un partage rendu légal. Les ressources d’une masse très étendue de créateurs seront significativement accrues si un système de financement spécifique à Internet et socialement équitable8 est mis en place. Le reste relève de la conduite de politiques de concurrence exigeantes dans le domaine des médias.

La répression entraine de mauvais usages

Quand le partage est réprimé, de mauvais types de technologies et d’usage remplacent ceux qui sont socialement utiles. La situation présente, caractérisée par la stigmatisation et la répression du partage est profondément insatisfaisante du point de vue culturel. Les droits légitimes des usagers sont niés, l’accès non autorisé ne disparait pas, mais il est rabattu sur l’usage de technologies appauvrissantes, comme le streaming. Celui-ci, par exemple, maintient la plupart des usagers9 dans une situation de réception passive quand les technologies disponibles leur permettraient - quand ils le souhaitent  de s’investir dans toute la gamme des activités qui vont de la réception critique à la production amateur ou semi-professionnelle.

La guerre spécifiquement conduite contre le partage pair à pair par des moyens technologiques, juridiques ou de lavage de cerveau constitue une régression culturelle aberrante. Le résultat net de 15 ans de répression du partage de fichiers est de maintenir une part importante de la population dans des situations de réception passive et de ne permettre à une minorité de bénéficier des bénéfices des communs culturels que dans un environnement marginalisé, stigmatisé et pollué.

Pourquoi se priver de distribuer la culture ?

Agir comme un distributeur volontaire des productions culturelles10 est une capacité fondamentale de près de deux milliards d’êtres humains. Un jour, on se demandera comment il fut possible à certains d’entre nous de vouloir priver leurs concitoyens de cette capacité. Dans la Grèce antique, quand l’écriture alphabétique se répandit et permit de transcrire la parole, certains prêtres et philosophes virent dans cette capacité un sacrilège et un risque de destruction de leur civilisation11. Heureusement, l’écriture ne fut pas mise hors la loi, mais il fallut des millénaires pour que la majorité des populations se l’approprie. Espérons qu’il ne faudra pas autant de temps, pas même un siècle, pas même dix ans, pour reconnaître le partage.

Article publié initialement sur le blog de Philippe Aigrain en Creative Commons by-sa. Les inter-titres ont été modifiés et les illustrations rajoutées par la rédaction d’OWNI .

Illustrations FlickR CC by-nc : Toban Black, Andy Woo

  1. Pas l’Espagne, par exemple []
  2. Commercialement ou en la recevant d’une autre personne. []
  3. Je ne fais pas référence ici aux lois sur la copie privée qui ont en réalité limité les droits d’usage dans la sphère privée en les soumettant à une compensation. Ce que je souligne, c’est que pendant des siècles, le copyright et le droit d’auteur n’ont rien eu à dire des actes dans la sphère privée []
  4. Philippe Aigrain, Diversity, attention and symmetry in a many-to-many information society, First Monday 11,6 []
  5. Philippe Aigrain, Sharing: Culture and the Economy in the Internet Age, à paraître en 2011 []
  6. Si nécessaire, on pourra bien sûr démontrer, pour les besoins des nécessaires réformes des lois sur le droit d’auteur ou le copyright, que créateurs et même investisseurs sont plus que compensés des dommages éventuels qu’ils subiraient du fait d’une reconnaissance du partage. Mais ce n’est pas sur cette base que l’on peut construire les systèmes de financement de la création visant Internet. []
  7. Voir Felix Oberholzer-Gee and Koleman Strumpf, File Sharing and Copyright, NBER Series, 2010, p. 19-55. et mon propre travail utilisant un périmètre différent pour l’économie de chaque média. []
  8. C’est à dire distinct du droit d’auteur. []
  9. Ceux qui savent capturer les flux de streaming pour obtenir un fichier échappent à cet enfermement []
  10. sans but de profit et la plupart du temps en y investissant des ressources, au moins indirectement []
  11. Voir Clarisse Herrenschmidt, Les trois écritures: langue, nombre, code, NRF, Gallimard, 2007. []
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Les nouveaux nouveaux chiens de garde http://owni.fr/2010/09/24/les-nouveaux-nouveaux-chiens-de-garde/ http://owni.fr/2010/09/24/les-nouveaux-nouveaux-chiens-de-garde/#comments Fri, 24 Sep 2010 13:25:48 +0000 Guillaume Henchoz http://owni.fr/?p=29368 Dans un papier commandé par l’INSEAD, Mark Lee Hunter et Luk Van Wassenhove développent l’émergence d’un nouveau modèle économique propre au journalisme. Le regard original des deux chercheurs  ouvre un chantier important  qui permet de donner à la pratique journalistique un nouveau cadre théorique mais pose cependant un grand nombre de questions. Quel est le nouveau socle éthique de cette forme de journalisme ? A qui s’adressent les médias stakeholders ? A quoi ressembleront les chiens de garde de demain ? Au service de qui travailleront-ils ?

« Disruptive News Technologies : Stakeholder Media and the Future of Watchdog Journalism Business Models ». Avec un titre pareil, on peut comprendre que l’étude n’ait pas trouvé beaucoup de relais en francophonie… L’intitulé est déjà tout un programme. L’étude formée d’une quarantaine de pages  a été écrite par un ancien journaliste d’investigation, Mark Lee Hunter, qui a déjà fait l’objet d’un billet sur Chacaille . Ce reporter américain basé à Paris a commencé à se faire remarquer au cours des années 1990. On lui doit notamment un ouvrage un peu pince sans rire sur Jack Lang ( le titre en anglais : The Ministry of fun), une  enquête sur l’affaire Canson et surtout une longue immersion auprès des militants du Front National (un Américain au Front, 1995). Son compère, Luk Van Wassenhove,  est un pur produit de l‘INSEAD dont il occupe la chaire Henry Ford.

L’objectif de cette recherche est de pointer l’apparition et le développement d’une nouvelle source de financement pour les enquêtes journalistiques au longs cours. Les auteurs partent du constat que les médias traditionnels sont de moins en moins enclins à produire de longues enquêtes : le modèle classique des industries des médias décline. A de rares exceptions près, comme le Canard enchaîné en France, ils ne sont pas rentables (p.3). Si les grands groupes de presse et les médias traditionnels restent un support pour la publication d’une certaine forme de watchdog journalism, ils n’en constituent pas l’apanage exclusif. L’hypothèse qu’ils formulent est que le journalisme d’enquête va se développer en dehors et parallèlement à cette industrie quitte à ce que cette dernière récupère dans un second temps le fruit de l’investigation. Ce sont des stakeholders medias qui seront les principaux commanditaires d’enquête au longs cours.

Mais qu’est ce qu’un stakeholder media, exactement ?

Le terme stakeholder provient du vocabulaire managérial et économique. La théorie de management que l’on appelle Stakeholder view consiste à considérer une corporation non pas à travers ses actionnaires (les shareholders) mais par le biais de celles et ceux qui en produisent la valeur, soit les acteurs qui  en sont les parties prenantes, les stakeholders. La notion a évolué pour désigner un organisme qui défend un intérêt pour une cause ou un projet. Les organisations non gouvernementales par exemple, portent assez bien l’étiquette stakeholder. Appliqué au monde des médias, le terme semble tout de suite désigner la presse d’opinion. Cette perspective est toutefois  réductrice et biaisée. Hunter et Wassenhove  désignent comme stakeholders des médias qui sont articulés autour d’une « communauté d’intérêt concernée par un sujet ou une cause » (p. 8).

La principale critique que les auteurs commencent par esquiver est celle de la crédibilité des informations portées par ce type de médias. On peut en effet se demander ce que valent les infos qui y sont déposées. Même au service d’une « bonne » cause, le travail journalistique serait invalidé par les présupposés et les intérêts du stakeholder qui y serait associé. Tel n’est pas le cas affirment les deux chercheurs. Ce type de médias n’est pas moins crédible que la presse d’opinion. Qui plus est, les médias stakeholders n’avancent pas masqués sous l’étiquette de l’objectivité – un point que je développerai dans le prochain billet- . Hunter et Wassenhove vont même plus loin. Ils constatent que même avant le début de la crise financière qui a touché les médias, ces derniers étaient en perte de crédibilité par rapport à leur public. Les chercheurs mentionnent notamment une intéressant sondage réalisé par la Sofres en janvier 2010. Ce dernier indique que 66% du public ne croit plus à l’indépendance des journalistes. ce pourcentage serait même en augmentation régulière. A partir de ce constat, on peut imaginer que le public ne fera pas moins confiance à un stakeholder qu’à un média traditionnel.

Des enquêtes financées par un tiers intéressé par le sujet

Ce n’est donc pas le positionnement idéologique du média qui en fait un stakeholder, mais plutôt l’intérêt qu’il porte à un sujet. On peut ainsi considérer des sites comme celui d’Amnesty International ou celui de Human Rights Watch comme des stakeholders. Cette dernière association a d’ailleurs produit plusieurs rapports sur des problématiques inhérentes aux droits de l’homme avec le concours de journalistes. De plus, Human Rights Watch vient de décrocher la timbale. Le financier-philanthrope George Soros vient de lui adresser une obole de 100 millions de francs. Nul doute que cet argent pourrait servir à financer des investigations onéreuses. Mais des médias au format plus « classique »  peuvent très bien rentrer dans cette catégorie. La Revue Durable par exemple, que l’on trouve aussi en format magazine, cherche aussi à fonder une communauté d’intérêt autour d’un sujet. Même chose du côté de Océan 71, un site internet qui s’intéresse au grand large et qui vient de lancer une enquête sur la pêche au thon rouge.

Plus généralement,  Les médias stakeholders se déclinent à travers différentes formes, via divers supports. Cela va du site internet à la newsletter en passant par l’imprimé ou la radio. Quoi qu’il en soit, ces médias se sont principalement développés grâce à l’émergence du web. Il faut également différencier ce type de médias des réseaux sociaux : » Twitter, Facebook, LinkedIn, ne constituent pas des médias stakeholders pour l’instant. Ils sont par contre utilisés par les stakeholders pour organiser leurs contacts et diffuser les alertes ». (p. 8 ). Les stakeholders vont donc permettre à de nouveaux nouveaux chiens de garde d’effectuer leur travail de veille et d’enquête.

Dénoncer les dysfonctionnements

Il est intéressant de constater que les auteurs font la différence entre les watchdogs journalists et les investigators. Tous les chiens de garde ne sont pas forcément de bons enquêteurs. L’investigation requiert des compétences, un réseau, et une certaine maîtrise de l’interview que les watchdogs ne maîtrisent pas obligatoirement. Cependant un bon journaliste d’investigation remplit quasi automatiquement la fonction de watchdog, selon Hunter et Wassenhove. Il vaut la peine de s’arrêter également un instant sur ce terme de watchdog. L’expression Chien de garde, en français, est fortement connotée, notamment après la parution de l’ouvrage de Serge Halimi (S. Halimi, Les nouveaux chiens de garde, Seuil, 1997). Dans cet ouvrage, les chiens de garde sont les journalistes et les représentants d’une sphère médiatique au service du pouvoir et des groupes économiques. En France, Le chien aboie pour les puissants. La sociologue des médias Géraldine Muhlmann s’est déjà étonnée de la connotation beaucoup plus positive que trouve le terme auprès des médias anglo-saxons et plus particulièrement américains. Il y désigne une pratique journalistique qui s’intéresse de près aux rouages du pouvoir et qui n’hésite pas à dénoncer les dysfonctionnements et les abus de ce dernier. Le watchdog journalism se développe au cours des décennies 1960 et 1970 et connait son heure de gloire avec le scandale du Watergate. De l’autre côté de l’Atlantique, le chien aboie pour les citoyens. Peut-être est-il temps de se de réapproprier le terme sur le vieux Continent et de le doter d’une connotation plus positive ?

Le financement d’enquêtes par ce type de médias suscite quelques ruptures par rapport à la pratique journalistique. Les chercheurs en dénombrent au moins trois qu’ils mentionnent dans leur recherche et que je développerai dans des billets à venir en prenant des exemples concrets  :

1. On assiste au au développement d’un nouveau cadre théorique de l’éthique journalistique.

2. Le contenu des investigations ne consiste plus en un « produit » mais en un « service ».

3. La réorientation du marché se concentre non plus sur le « public » mais s’adresse à une « communauté ».

A suivre…

Article initialement publié sur Chacaille

Illustrations CC FlickR : ~BostonBill~

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